Dans les lieux quittés pour toujours, depuis tant d’années, une sorte de virginité du souvenir demeure. Ainsi du Bucarest animé d’Angela Cozea, dans lequel tant de personnages, absorbés par leur existence, s’affairent. De l’enfance jusqu’au début de l’âge adulte, on y voit la narratrice s’éveiller au monde, à l’amour, à la brutalité du régime, puis organiser son départ définitif.
Comme il arrive d’intérieurs quittés brusquement par leurs occupants, tout est resté en l’état, tout est resté inchangé de cette bruyante Roumanie interrompue par l’exil.